Patanjali & Ashtanga Yoga
Le yoga sutra de Patanjali est fondateur du yoga, c’est un recueil de 195 sutras comparables à des sortes de vers ou d’aphorismes, des phrases brèves.
L’origine du yoga sutra se perd dans la nuit des temps. On estime qu’il date entre -200 et -500 avant Jésus Christ. Cet ouvrage codifie une pratique traditionnelle du yoga d’une très grande ancienneté. On ne sait pas si Patanjali a existé en tant que personne ou s’il représente un courant de pensée.
« Le mot sutra en sanskrit, désigne le fil du collier, et par extension le fil conducteur d’un raisonnement, d’un exposé. Il évoque aussi les perles du collier, et désigne alors les 195 aphorismes qui constituent le traité ».
Ces sutras sont en fait des têtes de chapitres, des sortes d’aide-mémoire, destinées à être apprises par cœur et expliquées par le maître. Les 195 aphorismes sont répartis en quatre chapitres, les padas.
Les sutras utilisent souvent l’aporie qui est une forme de contradiction insurmontable par le raisonnement. « L’aporie permet l’abandon à Dieu, dont Patanjali parle en maints endroits de son recueil et qui demeure l’étape capitale de toute démarche spirituelle. »
Ashtanga yoga ou les 8 membres du yoga
Les huit membres du Yoga sont:
Yama : les règles de vie dans la relation aux autres
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ahiṃsā: non violence. abstention du mal, respect de la vie. Connotation positive d’amour.
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satya: vérité, franchisse, réalité, exactitude.
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asteya: honnêteté (ne pas voler), discernement sur ce qui est légitime.
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brahmacarya: continence, retenue, célibat, chasteté, sagesse, modération. Il y a l’idée de mouvement vers le Brahman, l’Absolu.
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Tout ce que l’on fait va dans le sens de la spiritualité. On ne gaspille pas son énergie.
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aparigrahah: non cupidité, refus de possession inutiles.
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Niyama : les règles de vie dans la relation à soi-même
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śauca: pureté, propreté, purification, il s’agit de filtrer ce qui entre en nous.
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santoṣa: contentement, satisfaction, prendre les choses comme elles sont.
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tapas: discipline, ascèse, pratique intense (aussi traduit par austérité).
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svādhyāya: étude des textes sacrés sur le Soi et étude de Soi à travers l’observation de Soi-même.
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īśvara-praṇidhāna: dévouement au Divin, lâcher-prise
Asana: la pratique de la posture.
La posture doit être stable et confortable.
« On trouve l’équilibre entre les deux pôles. L’équilibre corporel se situe entre l’effort et la détente, le faire et le lâcher-prise.(…) Asana est ce moment parfait où, le corps étant absolument tranquille, tout effort de volonté aboli, la sensation et la respiration sont suspendues et immobilisent le temps. (…) »
Prānāyāma: le contrôle du souffle.
Prāna : énergie vitale. contrôle et extension du prāna. On contrôle les fonctions du corps et donc le mental. Cela a un effet notoire sur le système nerveux
Pratyahāra: le retrait des sens
L’écoute intérieure. Tourner tous les sens vers l’intérieur et non plus vers leurs objets extérieurs.
Dhāranā: l’exercice de la concentration.
Concentration vers un point ou objet unique. Dans notre pratique, on retrouve cette concentration par exemple avec les drishtis ou (points de focalisation du regard).
Dhyāna: la méditation ou contemplation.
L’observateur devient l’objet observé. Un flot ininterrompu d’attention (méditation) vers l’objet de concentration.
Samadhi: l’état d’unité, réalisation de la véritable nature du Soi.
Survient lorsqu’il y a conscience uniquement de l’objet de méditation et non plus de l’observateur. L’ego a disparu, c’est la liberté ultime.
Yama et niyama s’adressent aux aspects passionnels de l’homme, et assurent une harmonie sociale. Āsana est destiné à la santé physique pour le corps. Le yogi peut ainsi avoir un véhicule digne de son âme. Ce sont des aspects extérieurs de la recherche (bahiranga sadhana).
Prānāyāma et pratyahāra, sont destinées à maîtriser la respiration, puis le souffle, et l’esprit, pour ne plus être assujetti aux objets extérieurs et aux désirs. Ces deux étapes sont intérieures (antaranga sadhana).